Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
QUATRIÈME PARTIE.

noircie déjà et attaquée par la flamme envahissante. D’énormes langues de feu sortaient par toutes les fenêtres. Le long de la toiture fumante, des jets lumineux commençaient à courir, s’allumant, s’éteignant, pour s’allumer encore : on eût dit que le fléau vainqueur jouait ici avec sa proie. Mais le feu gagnait, gagnait ; la charpente trouée donnait déjà passage à de longues colonnes de vapeurs embrasées. Malgré l’épaisseur de ses orgueilleuses murailles, le château cédait vite à l’incendie attisé par l’ouragan. C’était un vaste brasier, conservant des formes architecturales, mais enveloppé de la base au faîte par de grandes flammes que le vent emportait et faisait ondoyer comme une ardente chevelure.

Ici, comme chez Luke Neale le middleman, il y avait, autour de l’incendie, un long cordon de spectateurs immobiles, qui semblaient être là pour garder le désastre et empêcher tout secours d’arriver à la demeure embrasée.

C’était Molly-Maguire signant à lord George Montrath sa quittance de minuit

Le signal avait brillé, dès la fin du jour, au sommet de Ranach-Head. Parmi les ribbonmen, beaucoup restèrent sourds à cet appel, parce que l’impression de leur défaite dans le bog était