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LA GALERIE DU GÉANT.

déchaînée. On cherchait Montrath, Crackenwell et Mary Wood. On ne trouva que Mary Weod endormie auprès d’un flacon de vieux rhum. Quand on se saisit d’elle pour l’emmener, elle ne manifesta ni surprise ni frayeur. Elle ne s’informa point du motif qui amenait les assaillants auprès d’elle à cette heure. Seulement, l’un d’eux ayant voulu faire connaissance avec son flacon de rhum, Mary sauta hors de son lit et repoussa l’insolent à grands coups de poing. Le flacon lui resta ; elle le mit sous son bras et suivit les vainqueurs sans autre résistance.

Quant au lord et à l’intendant, ils avaient disparu. Personne au château ne savait le secret de leur absence, et les valets épouvantés, qui avaient ouvert eux-mêmes, à la première réquisition, les portes de leurs chambres, ne purent point dire où ils s’étaient cachés.

— Mettons le feu ! s’écria Mahony ; l’odeur de la fumée les fera bien sortir, s’ils sont dans quelque trou !…

L’idée fut approuvée tout d’une voix, et chacun répéta :

— Mettons le feu !

Quelques minutes après, les boiseries sculptées suaient et se fendaient en craquant ; les carreaux de vitres éclataient derrière les draperies