Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ché à la main. La mort l’avait surprise en son orgie solitaire ; sa bouche conservait son sourire insouciant et brutal.

Mickey, Larry et Sam Mac-Diarmid étaient tombés au dehors ; mais Owen et Kate, percés de la même balle peut-être, se tenaient encore embrassés. Kate avait sa tête dans le sein de son mari, qui souriait tendrement et semblait prononcer des paroles de pardon…

Puis c’étaient des cadavres inconnus entassés sur le sol ; puis, au pied d’une colonne, un groupe composé d’un vieil homme qui était mort et de deux petits enfants à demi étouffés par les larmes.

Su et Paddy, les deux pauvres êtres, se serraient contre le corps froid de leur père Gib, et priaient Dieu de lui rendre la vie.

Percy Mortimer passait. Ce n’était point là ce qu’il cherchait. Il allait, fouillant du regard ce pêle-mêle funèbre.

Tout à coup il poussa un cri déchirant.

Dans un enfoncement de la paroi, il venait d’apercevoir l’heiress, étendue sur sa mante rouge, belle et blanche comme une sainte. À ses pieds, Jermyn Mac-Diarmid tenait le bout de son fusil braqué encore contre la poitrine d’Ellen. Il était mort à genoux.