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QUATRIÈME PARTIE.

s’il eût craint de n’avoir pas la force d’achever.

— Souhaitez-vous encore qu’ils reviennent, noble heiress ?… Ils sont tous ribbonmen, et cet homme, qui est leur ennemi mortel, est désormais en possession de leur secret !

— Sur mon salut, Jermyn, murmura Ellen dont la voix avait perdu déjà sa fermeté fière, je n’ai rien dit, je vous le jure !

— Vous croiront-ils ?… Moi, je ne vous crois pas.

— Je vous le jure ! je vous le jure ! répétait Ellen vaincue.

— Vous l’aimez tant ! dit Jermyn, qui, brisé par cette lutte trop longue, se sentait chanceler et défaillir, mais qui tombait vainqueur et qui triomphait avec un emportement sauvage ; cache-t-on quelque chose à son amant et à son maître ?… Il est là, noble Ellen, dans votre chambre où nul homme n’a jamais pénétré… Ah ! je vous le dis, je vous le dis, nos frères vont revenir !

Un instant auparavant, Ellen n’eût point voulu croire que sa terreur pouvait grandir encore et devenir plus accablante ; elle se trompait. Devant Jermyn seul, un vague espoir lui restait toujours, parce qu’elle savait que Jermyn était son esclave ; mais les Mac-Diarmid, qu’elle attendait