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Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/225

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fait le rapport de ce qui se dit, mais l’inspecteur peut se tromper comme le vulgaire, et ce n’est peut-être pas l’aînée qui s’est occupée de la cadette, quoique les insectes, introduits comme ça en contrebande dans les familles… mais je l’ai déjà mentionné ; et quoique, aussi, la disparition de la petiote augmente juste de moitié la succession de cette Mademoiselle Ysole, qui est peut-être une vertu de premier numéro, puisque vous en répondez.

— Mais, objecta Mme Soulas dont le trouble était à son comble, pourquoi parlez-vous de succession ? Le général est bien portant, ce me semble.

— Nous sommes tous mortels, repartit Badoît, le général a eu le malheur d’être assassiné hier soir par le même Coyatier, dit le marchef, la porte en face de chez vous. Dernières nouvelles.

Badoît eut ici de sérieux motifs pour s’endurcir dans sa religion à l’endroit de la sensibilité des dames, car l’annonce du meurtre de M. de Champmas ne fit pas sourciller Thérèse.

— J’avais toujours cru, murmura-t-il, désappointé, que vous aviez des mystères et des attaches de ce côté-là, mais va te faire fiche ! sonder l’âme de l’autre sexe, c’est la pierre philosophale !

Comme Thérèse, littéralement anéantie dans ses réflexions, gardait le silence, M. Badoît ajouta :

— Je dois spécifier à la décharge de la demoiselle Ysole, car l’équité avant tout, qu’il y a eu fausse clef, petite effraction de rien du tout et un vol partiel, de quoi on peut inférer un malfaiteur mâle… Mais le Coyatier…

— Monsieur Badoît, s’écria ici Thérèse, au