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Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/455

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désignée sous le nom de « les Habits Noirs », outre son fameux axiome : Payez la loi, avait un autre principe tout aussi usuel, tout aussi rigoureux : Coupez la branche malade.

On soutenait vaillamment, héroïquement quelquefois, les membres de l’association ; mais quand l’intérêt commun l’exigeait, on « coupait la branche » sans pitié pour sauver l’arbre.

Le faux prince savait cela ; il avait sans doute lui-même coupé ou fait couper plus d’une branche attaquée.

Il savait en outre de quelles inimitiés il était entouré dans le sein même du conseil.

C’était son visage que les regards de tous ses associés interrogeaient.

On le vit pâlir, et Lecoq eut un sourire cruel.

Mais on le vit aussi se redresser.

— Père, dit-il au colonel, suis-je le Maître, ici ?

— Certes, certes, mon bon enfant, répondit le vieillard. Marche droit, je te le conseille. Tu es le Maître, ici, tant qu’il fera jour.

Il fait jour ! ajouta-t-il en mettant sa main sèche sur le bras de Lecoq. J’ai idée qu’il a du talent, moi, ce grand chérubin-là. Hé ! l’Amitié ? Nous allons voir.

Lecoq répondit froidement :

— Nous allons bien voir, en effet. Ça chauffe. Tout à l’heure, il fera peut-être nuit.

— Qu’on introduise M. le baron d’Arcis ! prononça le fils de saint Louis à voix basse.

Paul tournait en ce moment le coude de