— Et bonne chasse ! ajoutèrent d’autres voix qui semblaient plus lointaines.
— Nous apportons la marée ! dirent les pêcheurs.
— Et nous le gibier ! firent les chasseurs.
— Ouvre, Ézéchiel ! Mais ouvre donc, vieux drôle !
— Faut-il ouvrir, mon bon maître ? demanda le cabaretier en adressant au vainqueur de la lutte récente une œillade respectueuse et soumise.
Celui-ci fit un geste de consentement.
La porte roula sur ses gonds, et une compagnie nombreuse entra chargée de butin. Ils étaient quatre d’abord, quatre forts lurons, pour porter un tout petit panier où il y avait bien une cinquantaine de goujons.
Ensuite venait l’heureux propriétaire du mannequin de paille.
En troisième lieu, deux gamins soutenaient triomphalement une vieille culotte, dans la poche de laquelle on avait trouvé une pièce de six liards.
— Voici la pêche ! cria-t-on. Ferme boutique, Ézéchiel. Il n’y a plus rien dans la rivière.
— Je sais bien qui me joue ces tours-là ! répondit le cabaretier avec mélancolie : ce sont les ennemis du premier consul !
Il fut interrompu par un autre flot qui arrivait clamant :
— Voici la chasse !
Ceux-là apportaient sur des cannes à pêche, disposées en brancard, une pauvre belle enfant, évanouie ou morte.
Quand la lueur de la lampe tomba sur son visage livide, mais toujours charmant, le patron des maçons du Marché-Neuf poussa un grand cri qui était un nom :
— Angèle !
V
LA BORNE
Aux premières lignes de cette histoire nous avons vu un jeune homme élégant et beau longeant seul le quai de la Grève.
Puis, derrière lui, une charmante jeune fille, seule aussi et qui semblait le suivre de loin.
Puis, enfin, un vieil homme, habillé bourgeoisement, mais campé à la noble, qui avait l’air de suivre les deux.
Dans le courant de notre récit, nous avons appris le nom