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LE BOSSU.

vous envie de faire d’un coup votre fortune ?

Pas n’est besoin de dire la réponse des compagnons de Passepoil.

Celui-ci poursuivit :

— Si vous voulez cela, laissez agir maître Cocardasse et moi… Quoi que nous disions à ce Peyrolles, appuyez-nous.

— C’est entendu ! s’écria-t-on en chœur.

— Au moins, acheva frère Passepoil en se rasseyant, ceux qui n’auront pas ce soir le cuir troué par l’épée de Nevers pourront faire dire des messes à l’intention des défunts.

Peyrolles entrait.

Passepoil ôta le premier son bonnet de laine bien révérencieusement. Les autres saluèrent à l’avenant.

Peyrolles avait un gros sac d’argent sous le bras.

Il le jeta bruyamment sur la table en disant :

— Tenez, mes braves, voici votre pâture !

Puis, les comptant de l’œil :

— À la bonne heure, reprit-il, nous voilà tous au grand complet !… Je vais vous dire en peu de mots ce que vous avez à faire.

— Nous écoutons, mon bon monsieur de Peyrolles, repartit Cocardasse en mettant ses deux coudes sur la table ; eh donc !