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LE BOSSU.

Trois heures venaient de sonner à l’horloge du donjon.

Ce terrible matamore qu’on appelait le beau Lagardère n’était pas là en définitive, et ce n’était pas lui qu’on attendait ; aussi, nos maîtres en fait d’armes, après le premier saisissement passé, reprirent bien vite leur forfanterie.

— Eh bien, s’écria Saldagne, je vais te dire une chose, ami Cocardasse. Je donnerais dix pistoles pour le voir, ton chevalier de Lagardère.

— L’épée à la main ? demanda le Gascon après avoir bu un large trait et fait claquer sa langue. Eh bien, ce jour-là, mon bon, ajouta-t-il gravement, sois en état de grâce, et mets-toi à la garde de Dieu !

Saldagne posa son feutre de travers. On ne s’était encore distribué aucun horion : c’était merveille. La danse allait peut-être commencer, lorsque Staupitz, qui était à la fenêtre, s’écria :

— La paix, enfants ! voici M. de Peyrolles, le factotum du prince de Gonzague.

Celui-ci arriva, en effet, par le glacis ; il était à cheval.

— Nous avons trop parlé, dit précipitamment Passepoil, et nous n’avons rien dit… Nevers et sa botte secrète valent de l’or, mes compagnons, voilà ce qu’il faut que vous sachiez… Avez-