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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/166

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LE BOSSU.

tardivement derrière les tourelles du château.

On ne la voyait point encore, mais sa lumière diffuse éclairait vaguement les ténèbres.

— Toi ! c’est toi ! murmura Nevers expirant ; toi, Gonzague ! toi, mon ami, pour qui j’aurais donné cent fois ma vie !

— Je ne la prends qu’une fois, répondit froidement l’homme au masque.

La tête du jeune duc se renversa livide.

— Il est mort, dit Gonzague ; à l’autre.

Il n’était pas besoin d’aller à l’autre, l’autre venait.

Quand Lagardère entendit le râle du jeune duc, ce ne fut pas un cri qui sortit de sa poitrine, ce fut un rugissement. Les maîtres d’armes s’étaient reformés derrière lui. Arrêtez donc un lion qui bondit ! Deux estafiers roulèrent sur l’herbe ; il passa.

Comme il arrivait, Nevers se souleva, et, d’une voix éteinte :

— Frère, souviens-toi et venge-moi !

— Sur Dieu, je le jure ! s’écria le Parisien ; tous ceux qui sont là mourront de ma main !

L’enfant rendit une plainte sous le pont, comme s’il se fut éveillé au dernier râle de son père.

Ce faible bruit passa inaperçu.