— Gonzague, mon cousin, s’écria Chaverny d’un air plaisamment piteux, par grâce, demande quartier, ou cet ennuyeux hosannah durera jusqu’à demain.
Le prince sembla s’éveiller.
— Messieurs, dit-il sans répondre au petit marquis, car il n’aimait point la raillerie, prenez la peine de me suivre dans mon appartement ; il faut que cette salle soit libre.
Quand on fut dans le cabinet de Gonzague :
— Vous savez pourquoi je vous ai convoqués, messieurs ? reprit-il.
— J’ai entendu parler d’un conseil de famille, répondit Navailles.
— Mieux que cela, messieurs… une assemblée solennelle… un tribunal de famille où Son Altesse Royale le régent sera représenté par trois des premiers dignitaires de l’État : le président de Lamoignon, le maréchal de Villeroy et le vice-chancelier d’Argenson.
— Peste ! fit Chaverny. S’agit-il donc de la succession à la couronne ?
— Marquis, prononça sèchement le prince, nous allons parler de choses sérieuses… épargnez-nous.
— N’auriez-vous point, cousin, demanda Chaverny en bâillant par avance, quelque livre