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LE BOSSU.

Chaverny adressait à Gonzague un sourire triomphant et moqueur. Gonzague le menaça du doigt comme on fait à un enfant méchant. Sa colère était passée.

— C’est le dévouement de Taranne que j’aime le mieux, dit-il avec une légère nuance de mépris dans la voix. Taranne, mon ami, vous avez la ferme d’Épernay.

— Ah ! prince !… fit le traitant.

— Point de remercîments, interrompit Gonzague ; mais je vous prie, Montaubert, ouvrez la fenêtre… je me sens mal.

Chacun se précipita vers les croisées. Gonzague était fort pâle, et des gouttelettes de sueur perlaient de ses cheveux. Il trempa son mouchoir dans le verre d’eau que lui présentait Gironne, et se l’appliqua sur le front.

Chaverny s’était rapproché avec un véritable empressement.

— Ce ne sera rien, dit le prince ; la fatigue… j’avais passé la nuit, et j’ai été obligé d’assister au petit lever du roi.

— Et que diable avez-vous besoin de vous tuer ainsi, cousin ? s’écria Chaverny ; que peut pour vous le roi ? je dirais presque, que peut pour vous le bon Dieu ?

À l’égard du bon Dieu, il n’y avait rien à