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LE BOSSU.

Gonzague les regardait faire.

Son œil rencontra celui de Chaverny, et tous deux se prirent à rire.

Si quelqu’un de ces messieurs croyait prendre Gonzague pour dupe, celui-là se trompait ; Gonzague avait son idée : il était plus fort dans son petit doigt qu’une douzaine d’Oriol multipliées par un demi-cent de Gironne ou de Montaubert.

— Veuillez, messieurs, dit-il, laisser deux de ces cartes pour Faënza et pour Saldagne… Je m’étonne, en vérité, de ne les point voir ici.

Il était sans exemple que Faënza et Saldagne eussent manqué à l’appel.

— Je suis heureux, reprit Gonzague, pendant qu’avait lieu la curée d’invitations cotées rue Quincampoix, je suis heureux d’avoir pu faire encore pour vous cette bagatelle… Souvenez-vous bien de ceci… Partout où je passerai, vous passerez. Vous êtes autour de moi un bataillon sacré : votre intérêt est de me suivre, mon intérêt est de vous tenir toujours la tête au-dessus de la foule.

Il n’y avait plus sur la table que les deux lettres de Saldagne et de Faënza. On se remit à écouter le maître attentivement et respectueusement.

— Je n’ai plus qu’une chose à vous dire,