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LE BOSSU.

— De ma chambre, répondit celle-ci.

Les yeux de la princesse se baissèrent. — Elle s’était levée tout à l’heure pour saluer le cardinal. Par la fenêtre, elle avait vu Madeleine dans le jardin de l’hôtel, au milieu de la foule des agioteurs.

Madeleine, cependant, avait quelque chose à dire et n’osait point. C’était une bonne âme qui s’était prise d’une sincère et respectueuse pitié pour cette grande douleur.

— Madame la princesse, murmura-t-elle, — veut-elle me permettre de lui parler ?

Aurore de Caylus eut un souvenir amer et pensa :

— Encore une qu’on a payée pour me mentir !

Elle avait été trompée, si souvent !

— Parlez, ajouta-t-elle tout haut.

— Madame la princesse, reprit Madeleine ; — j’ai un enfant… c’est ma vie… je donnerais tout ce que je possède au monde, excepté mon fils, pour que vous soyez une heureuse mère comme moi.

La veuve de Nevers ne répondit point.

— Je suis bien pauvre, poursuivit Madeleine, — et avant les bontés de madame la princesse, mon petit Charles manquait souvent du nécessaire… Ah ! si je pouvais payer