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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/505

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LE BOSSU.

meau de Tarrides, dont les dernières maisons touchent presque les douves du manoir. La maison la plus proche des douves et de cette ruine de pont dont je vous ai parlé était justement une auberge.

» Nous nous assîmes sur deux escabelles devant une pauvre table en bois de hêtre, et une femme de quarante à quarante-cinq ans vint nous servir.

» Henri la regarda attentivement :

» — Bonne femme, lui dit-il tout à coup, vous étiez déjà ici la nuit du meurtre ?

» Elle laissa tomber un broc de vin qu’elle tenait à la main. Puis, fixant sur Henri son œil plein de défiance :

» — Oh ! oh ! fit-elle ; pour en parler, vous, est-ce que vous y étiez ?

» J’avais froid dans les veines, mais une curiosité invincible me tenait. Que s’était-il donc passé en ce lieu ?

» — Peut-être, répliqua Henri ; mais cela ne vous importe point, bonne femme… Il y a des choses que je veux savoir… je payerai pour cela.

» Elle ramassa son broc en grommelant :

» — Nous fermâmes nos portes à double tour et les volets de nos croisées… Le mieux est de ne rien voir dans ces affaires-là.