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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/523

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LE BOSSU.

— Je sais ça depuis longtemps, petiot, repartit la brave femme ; et un paresseux aussi !

Berrichon se croisa les bras sur la poitrine.

— Bon ! fit-il ; ah ! dame, voilà qui est bon !… Alors faut me pendre, si j’ai tous les vices !… ce sera plus tôt fait … Moi qui jamais, au grand jamais, ne dis mot à personne… En passant ; j’écoute le monde, voilà tout… est-ce un péché ?… et je vous promets qu’ils en disent !… mais pour me mêler à la conversation de tous ces échoppiers, fi donc ! je tiens mon rang.

Il plaça deux assiettes en face l’une de l’autre.

— Quoique ça, reprit-il plus bas, qu’on ait bien de la peine à s’empêcher… quand tout le monde vous fait des questions…

— On t’a donc fait des questions, Jean-Marie ?

— En masse, notre demoiselle.

— Quelles questions ?

— Des questions bien embarrassantes, allez !…

— Mais enfin, dit Aurore avec impatience, — que t’a-t-on demandé ?

Berrichon se mit à rire d’un air innocent :

— On m’a demandé tout, répliqua-t-il ; — ce que nous sommes, ce que nous faisons, d’où nous venons, où nous allons… votre âge… l’âge de monsieur le chevalier, — je veux dire