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LE BOSSU.

sans avoir les oreilles toutes chaudes… Ho ! Berrichon ! chérubin du bon Dieu ! me crie la regrattière d’en face, — viens ça, que je te fasse goûter de mon mou… Elle en a du bon, notre demoiselle !… Tiens ! tiens ! fait la grosse gargotière, il humerait bien un bouillon, cet ange-là !… Et la beurrière ! et la qui raccommode les vieilles fourrures !… et jusqu’à la femme du procureur, quoi !… Moi, je passe fier comme un valet d’apothicaire. — La Guichard et la Moyneret, la Balahault, la regrattière d’en face, et la qui rafistole les fourrures et les autres y perdent leurs peines. Ça ne les corrige pas… Écoutez voir comme elles font, notre demoiselle ! s’interrompit-il ; — ça va vous amuser… Voilà la Balahault, une maigre et noire avec des lunettes sur le nez : — Elle est tout de même mignonnette et bien tournée, cette enfant-là… c’est de vous qu’elle parle… ça a vingt ans, pas vrai, l’amour ? — Je ne sais pas !

Pour répondre cela, Berrichon prit sa grosse voix.

Puis, en fausset :

— Pour mignonnette, elle est mignonnette !… (Voilà la Moyneret qui dégoise) et l’on ne dirait pas que c’est la nièce d’un simple forgeron… au fait, est-elle sa nièce, mon poulet ?