Cocardasse cligna de l’œil ; tout aussitôt un murmure mécontent s’éleva du groupe des estafiers. Passepoil surtout se déclara formalisé.
— Sans même nous avoir appris, poursuivit Cocardasse, quel est l’honnête seigneur pour qui nous allons travailler ?
Peyrolles s’arrêta pour le regarder. Son long visage eut une expression d’inquiétude.
— Que vous importe ? dit-il, essayant de prendre un ton de hauteur.
— Cela nous importe beaucoup, mon bon monsieur de Peyrolles.
— Puisque vous êtes bien payés ?…
— Peut-être que nous ne nous trouvons pas assez bien payés, mon bon monsieur de Peyrolles.
— Qu’est-ce à dire, l’ami ?…
Cocardasse se leva ; tous les autres l’imitèrent.
— Capédébiou ! mon mignon, dit-il en changeant de ton brusquement, parlons franc… Nous sommes tous ici prévôts d’armes et, par conséquent, gentilshommes… Nos rapières.
Et il frappa sur la sienne qu’il n’avait point quittée.
— Nos rapières veulent savoir ce qu’elles font !
— Voilà ! ponctua frère Passepoil, qui offrit