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LE BOSSU.

— Te souviens-tu, mon bon, de ce petit couquin de Provençal ? le rousseau Massabiou de la Cannebière, qui tirait les manteaux au tournant Notre-Dame ?

— Il a été pendu !

— Non pas, vivadiou !… Joli garçon !… bon vivant !… Massabiou gagne sa vie à vendre aux chirurgiens de la chair fraîche…

— Passez ! dit Gonzague.

— Eh ! donc ! monseigneur !… il n’y a pas de sot métier… mais si j’abuse des instants de monseigneur, sandiéou ! me voilà muet comme un brochet !…

— Arrivez au fait, ordonna Gonzague.

— Le fait, c’est que j’ai rencontré le petit Massabiou qui descendait le faubourg vers la rue des Mathurins… Adieu, Massabiou, petit, que j’ai dit. — Adieu Cocardasse, qu’il a fait. — La santé, clampin ? — Tout doucement… Et toi ? — Tout doucement… et d’où viens, petit ? — De l’hôpital là-bas porter de la marchandise…

Cocardasse fit une pause. Gonzague s’était retourné vers lui.

Chacun écoutait avidement.

Passepoil avait l’envie de fléchir les genoux pour adorer un petit peu son noble ami.

— Vous entendez, reprit Cocardasse, sûr