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LE BOSSU.

— Messieurs, reprit Gonzague, voici des nouvelles toutes fraîches !

— Des nouvelles du mort ! s’écria Navailles ; abondance de biens ne nuit pas.

— Que dit le défunt ? demanda Oriol transformé en esprit fort.

— Écoutez, vous allez le savoir… Lis tout haut, toi, prévôt !

On fit cercle. Cocardasse n’était pas un homme très-lettré, mais il savait lire en y mettant le temps. Néanmoins, en cette circonstance, il lui fallut l’aide de frère Passepoil qui n’était pas beaucoup plus savant que lui.

— Accousta, mon bon ! dit-il, j’ai la vue trouble !

Passepoil s’approcha et jeta les yeux sur la lettre à son tour. Il rougit, mais en vérité, on eût dit que c’était de plaisir.

On eût dit également que Cocardasse junior avait grand peine à s’empêcher de rire.

Ce fut l’affaire d’un instant. Leurs coudes se rencontrèrent. Ils s’étaient compris.

— Voilà une histoire ! s’écria le candide Passepoil.

As pas pur ! il faut le voir pour le croire ! répondit le Gascon qui prit un air consterné.