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LE BOSSU.

gaudriole ; la Fleury s’égosillait à demander les violons.

Oriol, rond comme une boule, racontait des prouesses d’amour auxquelles personne ne voulait croire. Les autres buvaient, riaient, chantaient ; le vin était exquis, la chère délicieuse : nul ne gardait souvenir des menaces qui planaient sur ce festin de Balthazar.

M. de Peyrolles seul conservait sa figure de carême-prenant. La gaieté générale, qu’elle fût ou non de bon aloi, ne le gagnait pas.

— Est-ce que personne n’aura la charité de faire taire monsieur Oriol ? demanda la Nivelle d’un ton triste et ennuyé.

Sur dix femmes galantes, il y en a cinq pour le moins qui ont cette manière de se divertir.

— La paix ! Oriol, fit-on.

— Je ne parle pas si haut que Chaverny, répondit le gros petit traitant ; Nivelle est jalouse… Je ne lui dirai plus mes fredaines.

— Innocent !… murmura la Nivelle qui se gargarisait avec un verre de champagne.

— Des bleues ? demanda Cidalise à Fleury.

— Deux bleues et une blanche.

— Et tu le reverras ?…

— Jamais… Il n’en a plus.

— Mesdames, dit la Desbois, je vous dénonce