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LE BOSSU.

Dona Cruz cependant cherchait des yeux le bossu. Son instinct lui disait que, malgré ses rebuffades, cet homme était un secret allié.

Mais elle n’avait là personne à qui adresser une question.

Elle dit seulement, pour savoir si le bossu avait accompagné Gonzague :

— Où est donc monseigneur ?

— Son carrosse est de retour, répondit Peyrolles qui rentrait ; monseigneur donne des ordres.

— Pour les violons, sans doute, ajouta Cidalise.

— Allons-nous vraiment danser ? s’écria la gitanita déjà rouge de plaisir.

La Desbois et la Fleury lui jetèrent un dédaigneux regard.

— J’ai vu un temps, dit sentencieusement Nivelle, où nous trouvions toujours quelque chose sous nos assiettes quand nous venions ici.

Elle releva son assiette et reprit :

— Néant ! pas le moindre grain de mil !… Ah ! mes belles, la régence baisse !…

— La régence vieillit !… appuya Cidalise.

— La régence se fane !… Quand nous aurions eu chacune deux ou trois bleues au dessert, Gonzague aurait-il été plus pauvre ?