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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/348

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LE BOSSU.

vides… celui-ci appartient à mon cousin de Gonzague… celui-ci au bossu… ils ont été occupés tous deux… mais celui-là…

Il montrait un fauteuil placé juste en face de celui de Gonzague, et dans lequel en effet, depuis le commencement du souper personne ne s’était assis.

— Voici la pensée que j’ai, poursuivit Chaverny ; je veux que ce siége soit occupé !… je veux qu’on y mette la mariée !

— C’est juste ! c’est juste ! cria-t-on de toutes parts ; l’idée de Chaverny est raisonnable !… La mariée ! la mariée !…

Dona Cruz voulut saisir le bras du petit marquis, mais rien n’était capable de le distraire.

— Que diable ! grommela-t-il en se tenant à la table et la figure inondée de ses cheveux, je ne suis pas ivre, peut-être !

— Buvez et taisez-vous ! lui glissa dona Cruz à l’oreille.

— Je veux bien boire, astre divin… oui… Dieu m’est témoin que je veux bien boire… mais je ne veux pas me taire !… mon idée est juste… elle découle de ma position… je demande la mariée… car… écoutez donc vous autres !

— Écoutez ! Écoutez !… Il est beau comme le dieu de l’Éloquence !