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LE BOSSU.

moins, un tic nerveux et convulsif décomposait tout à coup son visage. On attribuait cela au poison que l’écuyer Zoubow lui avait donné dans son enfance.

Quand il voulait faire accueil à quelqu’un, sa physionomie devenait gracieuse et charmante. On sait le prix des grâces que font les animaux féroces. La créature qui a le plus de succès à Paris est l’ours du Jardin des Plantes, parce que c’est un monstre de bonne humeur.

Pour les Parisiens de ce temps, un czar moscovite était assurément un animal plus étrange, plus fantastique, plus invraisemblable qu’un ours vert ou qu’un singe bleu.

Il mangeait comme un ogre, au dire de Verton, maître d’hôtel du roi qu’on avait chargé de sa table, mais il n’aimait point les petits pieds. Il faisait par jour quatre repas, considérablement copieux. À chaque repas, il buvait deux bouteilles de vin et une bouteille de liqueur au dessert, sans compter la bière et la limonade entre deux. Ceci faisait journellement douze bouteilles de liquide capiteux.

Le duc d’Antin, partant de là, affirmait que c’était l’homme le plus capable de son siècle. Le jour où ce duc le traita en son château de Petit-Bourg, Pierre le Grand ne put se lever