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LE BOSSU.

la galerie était grande ouverte depuis ce même instant.

— Qui attendent-ils et qui attendons-nous ? demanda tout à coup Chaverny dont l’œil morne eut un éclair d’intelligence.

— Tu n’étais pas là, hier, quand j’ai reçu cette lettre, cousin, dit Gonzague.

— Non… qui attendez-vous ?

— Quelqu’un pour remplir ce siège, répliqua le prince en montrant le fauteuil resté vide depuis le commencement du souper.

— La ruelle, les jardins, le vestibule, l’escalier, tout cela plein d’estafiers ! prononça Chaverny avec un geste de mépris ; tout cela pour un seul homme.

— Cet homme s’appelle Lagardère, dit Gonzague avec une emphase involontaire.

— Lagardère ! répéta Chaverny.

Puis, se parlant à lui-même :

— Je le hais !… ajouta-t-il ; mais il m’a tenu sous lui… renversé… et il a eu pitié de moi !

Gonzague se pencha pour l’écouter mieux, et secoua de nouveau la tête.

Puis il se redressa.

— Messieurs, dit-il, pensez-vous que les précautions prises soient suffisantes ?

Chaverny haussa les épaules et se mit à rire.