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LE BOSSU.

s’écria Nivelle enthousiasmée ; — on manque de queues rouges !

— La femme du bossu ! vociféraient ces messieurs ; — servez la femme du bossu !

En ce moment, la porte du boudoir s’ouvrit. — Gonzague réclama le silence.

Dona Cruz entra, soutenant Aurore chancelante et plus pâle qu’une morte. — M. de Peyrolles suivait.

Il y eut un long murmure d’admiration à la vue d’Aurore. Au premier abord, ces messieurs oublièrent toute cette gaieté folle qu’ils venaient de se promettre.

Le bossu lui-même ne trouva point d’écho, lorsqu’il dit, le binocle à l’œil et d’un accent cynique :

— Corbleu ! ma femme est belle !

Au fond de tous ces cœurs, plutôt engourdis que perdus, un sentiment de compassion s’éveillait.

Un instant, les femmes elles-mêmes eurent pitié, tant il y avait de douleur profonde et de douce résignation sur cet adorable visage de vierge !

Gonzague fronça le sourcil en regardant son armée. Taranne, Montaubert, Albret, les âmes damnées, eurent honte de leur émotion et dirent :