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LE BOSSU.

président de Lamoignon et le vice-chancelier Voyer d’Argenson.

À tous, elle demanda aide et secours contre M. de Lagardère, ce faux gentilhomme qui lui avait enlevé sa fille. À tous, elle raconta son entretien avec ce Lagardère qui, furieux de ne point obtenir l’extravagante récompense qu’il avait rêvée, s’était réfugié derrière d’effrontés démentis.

On était outré contre M. de Lagardère. Il y avait, en vérité, de quoi.

Les plus sages, parmi les conseillers de madame de Gonzague, furent bien d’avis que la promesse même faite par Lagardère, la promesse de représenter mademoiselle de Nevers, était une première imposture, mais enfin il était bon de savoir.

Malgré tout le respect dont on affectait d’entourer le nom de M. le prince de Gonzague, il est certain que la séance de la veille avait laissé contre lui dans tous les esprits de fâcheux souvenirs.

Il y avait en tout ceci un mystère d’iniquité que nul ne pouvait sonder, mais qui mettait martel en tête à chacun.

Est-il irrévérencieux d’affirmer qu’il y a toujours dans ce vertueux zèle du magistrat une bonne dose de curiosité ?