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LE BOSSU.

Et cependant, le régent qui reçut deux fois M. le prince de Gonzague, ce jour-là et la nuit suivante, n’eut aucune explication avec lui.

Pour qui connaissait Philippe d’Orléans, ce fait n’avait pas besoin de commentaires.

La défiance était née dans l’esprit du régent.

Au retour de sa visite au Palais-Royal, madame la princesse de Gonzague trouva sa retraite pleine d’amis.

Tous ces gens qui lui avaient conseillé de ne point accuser le prince lui demandèrent ce que le régent avait décidé par rapport au prince.

Gonzague, qui avait l’instinct d’un orage prochain, ne se doutait cependant pas de tous ces nuages qui s’amoncelaient à son horizon. Il était si puissant et si riche !

Et l’histoire de cette nuit, par exemple, racontée le lendemain, eût été si aisément démentie !

On aurait ri du bouquet de fleurs empoisonnées. Cela était bon du temps de la Brinvilliers !

On aurait ri du mariage tragi-comique. Et si quelqu’un eût voulu soutenir qu’Ésope II dit Jonas avait mission d’assassiner sa jeune femme, pour le coup on se fût tenu les côtes !

Contes à dormir debout ! On n’éventrait plus que les portefeuilles.