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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/504

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LE BOSSU.

nous sommes seuls… Votre Altesse Royale n’aura point à rougir…

Philippe d’Orléans était remis de son trouble.

— Nous nous connaissons dès longtemps, prince, dit-il ; — vous allez très loin… prenez garde !

— Vous vengeriez-vous, demanda Gonzague qui le regarda en face, — de l’affection que j’ai prouvée à notre frère après sa mort ?

— Si l’on vous a fait tort, répliqua le régent, — vous aurez justice… parlez !

Gonzague avait espéré plus de colère. — Le calme du duc d’Orléans lui fit perdre un mouvement oratoire sur lequel il avait beaucoup compté.

— À mon ami, reprit-il pourtant, — au Philippe d’Orléans qui m’aimait hier et que je chérissais, j’aurais conté mon histoire en d’autres termes ; au point où nous en sommes, Votre Altesse Royale et moi, c’est un résumé succinct et clair qu’il faut.

La première chose que je dois vous dire, c’est que ce Lagardère est non seulement un spadassin de la plus dangereuse espèce, — une manière de héros parmi ses pareils, — mais encore un homme intelligent et rusé, capable de poursuivre une pensée d’ambition pendant des années et ne reculant devant aucun effort pour arriver à son but.