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LE BOSSU.

Une sorte de paquet passa par le trou et vint tomber sur la joue gauche de Chaverny qui sauta sur ses pieds d’un bond et se prit la mâchoire à deux mains.

— Misérable ! fit-il — un soufflet !… à moi !…

Puis le fantôme que sans doute il voyait disparut. Son regard abêti fit le tour de la cellule.

— Ah çà ! murmura-t-il en se frottant les yeux, — je ne pourrai donc pas m’éveiller !… je rêve… c’est évident !…

La voix d’en haut reprit en ce moment :

— Avez-vous reçu le paquet ?

— Bon ! fit Chaverny, — le bossu est caché ici quelque part… le drôle m’aura joué quelque mauvais tour !… Mais quelle diable de tournure a cette chambre ?…

Il leva la tête en l’air et cria de toute sa force :

— Je vois ton trou, maudit bossu !… je te revaudrai cela… va dire qu’on vienne m’ouvrir.

— Je ne vous entends pas, dit la voix, — vous êtes trop loin du trou… mais je vous aperçois et je vous reconnais, monsieur de Chaverny… Quoique vous ayez passé votre vie en compagnie misérable, vous êtes encore un gentilhomme, je le sais… et c’est pour cela que je vous ai empêché d’être assassiné cette nuit…