Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/561

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
115
LE BOSSU.

passage à un superbe faisan rôti, pièce principale du déjeuner de M. le marquis de Segré. Cocardasse et Passepoil, ne pouvant plus modérer leur impatience, franchirent le seuil d’un bond.

— Arrêtez-les ! arrêtez-les ! cria Chaverny.

Le guichetier s’élança et tomba, foudroyé par le lourd paquet de clefs que Cocardasse junior lui mit en plein visage. Nos deux braves prirent en même temps leur course et disparurent au carrefour de la Lanterne.

Le carrosse qui avait amené M. de Peyrolles était toujours à la porte. Chaverny reconnut la livrée de Gonzague. Il franchit le marchepied en continuant de crier à tue-tête :

— Arrêtez-les ! morbleu ! ne voyez-vous pas qu’ils se sauvent ?… Quand on se sauve, c’est qu’on a de mauvais desseins !… Arrêtez-les ! arrêtez-les !…

Et, profitant du tumulte, il se pencha à l’autre portière, et commanda :

— À l’hôtel, coquins ! et grand train !

Les chevaux partirent au trot. Quand le carrosse fut engagé dans la rue Saint-Denis, Chaverny essuya son front baigné de sueur et se mit à rire en se tenant les côtes.

Ce bon M. de Peyrolles lui donnait non seulement la liberté, mais encore un carrosse