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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/655

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LE BOSSU.

— Mais il me faut davantage, continua-t-il ; — il faut que nous emportions avec nous notre rançon vivante, notre otage…

— Aurore de Nevers ? firent plusieurs voix.

— Entre elle et vous, il n’y aura qu’une porte d’église !

— Mais, derrière cette porte, dit Montaubert, — si la chance a tourné… Lagardère sans doute !

— Et moi devant Lagardère ! prononça solennellement Gonzague.

Il toucha son épée d’un geste violent.

L’heure est venue d’en appeler à ceci ! reprit-il ; ma lame vaut la sienne, messieurs… elle est trempée dans le sang de Nevers !

Peyrolles détourna la tête. Cet aveu, fait à haute voix, lui prouvait trop que son maître brûlait ses vaisseaux.

On entendit un grand bruit du côté du vestibule, et les huissiers crièrent : — Le régent ! le régent !

Gonzague ouvrit la porte de la bibliothèque.

— Messieurs, dit-il en serrant les mains de ceux qui l’entouraient, du sang-froid ; dans une demi-heure, tout sera fini… Si les choses vont bien, vous n’avez qu’à empêcher l’escorte de franchir les degrés de l’église… appelez-en