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LE BOSSU.

C’était un étranger. Dans les salles d’armes, personne, y compris les prévôts et les maîtres, n’était de cette merveilleuse force.

Tout à l’heure, on avait parlé de ce duc de Nevers, tué à la fleur de l’âge. Voilà un homme dont le souvenir était resté dans toutes les académies, un tireur vite comme la pensée : pied d’acier, œil de lynx !

Mais il était mort, et certes chacun ici pouvait témoigner que le domino noir n’était pas un fantôme.

Il y avait un homme, du temps de Nevers, un homme plus fort que Nevers lui-même, un chevau-léger du roi qui avait nom Henri de Lagardère…

Mais qu’importait le nom du terrible ferrailleur ? La chose certaine, c’est que nos roués n’avaient pas de chance cette nuit. Le bossu les avait battus avec la langue, le domino noir avec l’épée. Ils avaient deux revanches à prendre.

— Le ballet ! le ballet !

— Son Altesse Royale !… Les princesses ! par ici !…

— M. Law !… par ici, M. Law !… avec milord Stair, ambassadeur de la reine Anne !

— Ne poussez pas ! que diable ! place pour tout le monde !

— Maladroit ! — Insolent ! — Butor !…