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Page:Féval - Le Dernier vivant, volume 2 (1873).djvu/386

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380 LE DERNIER VIVANT

» L'évasion réussit, et cela fat regardé comme un mi- racle par tous ceux qui connaissent l'organisation de la Gonciergerie; — mais elle ne réussit pas au profit de cet excellent et cher jeune homme, M. Lucien Thibaut qui attendait sa femme dans une voiture au coin du quai de l'Horloge.

» J'avais été jouée par M. Louaisot, et, — je l'ai cru lougtemps, — par M=* de Chambray elle-même.

» Ils avaient peur du résultat final de ce Procès où la vérité pouvait jaillir du nuoge même dans lequel on l'avait si savamment enveloppée,

» J'ai à peine besoin de dire que j'ignorais complé- tement la part prise par Louaisot à l'assassinat de mon pauvre Albert,

» Je n'avais rien vu dans cette nuit funeste, qui restait en moi comme le souvenir d’un épouvantable rêve.

» Quant à cette autre nuit où Jeanne, que je venais d'arracher à ses gebliers, me fut enlevée sur le quai de l'Horloge, je fus plusieurs mois avant d'en comprendre le mystère.

» Je savais une seule chose, c'est que j'avais été jouée par M. Louaisot, et ce fut à M. Louaisot que je m'en pris,

» Mais M. Louaisot était plus fort que moi. On dit qu’un homme, luttant de ruse avec une femme, est tou- jours sûr d'être vaincu. Cela peut être vrai pour les autres hommes; M. Louaisot faisait exception à la règle,

» Et pou-tant c'est une ruse de femme qui l'a jeté mort sur la terre humide d’une cave, aû moment où il allait moissonner son champ, engräissé par tant de crimes !

» Le grand moyen employé vis-à-vis de moi par M,




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