Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/272

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— Merci ! merci ! répliqua-t-il, — et adieu !

Grisier le regardait descendre le passage en courant.

— Écoutez ! s’écria-t-il ; je ne puis vous laisser partir ainsi… Avez-vous des témoins ?

Franz avait parcouru déjà la moitié du passage ; sa réponse arriva comme un écho lointain.

— J’en trouverai au bal masqué !… disait-il…

Grisier rentra, l’œil attendri et souriant malgré sa tristesse.

— Quel brave et joyeux enfant ! se disait-il ; quel tireur cela ferait !… Quel cœur ! et quel bras !

Le baron de Rodach était debout, au milieu de la salle ; Grisier préoccupé ne l’apercevait point.

— Ma foi, dit-il en débouclant son plastron, — je ne sais pas si je me trompe, mais je crois qu’il en reviendra !

— Moi, je vous le promets sur mon honneur ! prononça la voix mâle et grave de Rodach.

Grisier fit un soubresaut de surprise et se retourna.

Il vit un pan de manteau qui flottait en dehors du couloir, et il entendit sur le carreau un son métallique de bottes éperonnées.

Il s’élança une seconde fois au dehors. La haute taille du baron se confondait déjà avec les demi-ténèbres de la voûte qui termine le passage…