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CHAPITRE V.

L’ATTENTE.

— Vous trouvez votre déjeuner mauvais ? dit Gertraud à son père.

Elle songeait aux mésaventures du pot de terre, et faisait intérieurement un acte de contrition.

Hans secoua la tête ; Gertraud s’approcha tout doucement, et s’assit auprès de la table.

— Petit père, reprit-elle en essayant une caresse timide, êtes-vous fâché contre moi !…

Au lieu du baiser attendu, Gertraud ne reçut qu’une marque de mauvaise humeur. Hans Dorn haussa les épaules.

— Mon Dieu ! poursuivit Gertraud, qui rapportait à elle-même cette colère, — je sais que j’ai bien tardé à venir… mais c’est que j’ai porté le déjeuner à la pauvre petite Galifarde.

— Que m’importe cela ! dit Hans, qui frappa du pied.

Gertraud ne l’avait jamais vu ainsi.

— Mon bon père, reprit-elle encore avec des larmes dans les yeux, — je vous demande pardon… cela ne m’arrivera plus…

— Quoi ?… demanda Hans qui la regarda d’un air absorbé.

Gertraud eut peur de ce regard.

— Seriez-vous donc malade ? demanda-t-elle en tremblant.