CHAPITRE VII.
LA GARDE-ROBE DE FRANZ.
Hans Dorn faisait encore ce qu’il pouvait pour garder à sa physionomie un aspect d’indiférence et de froideur, mais sa physionomie, franche et vive, trompait tous ses efforts ; on y pouvait lire aisément le puissant intérêt qu’il prenait au récit de Franz.
Celui-ci avait gagné, bien mieux qu’il ne le croyait lui-même, la gageure proposée ; il avait parié que son histoire étonnerait le marchand d’habits, et le résultat allait au delà de ses prévisions : Hans était profondément ému.
Mais Franz n’était point tout à fait dans le secret de cette émotion. La pensée de Hans Dorn n’était pas seulement captivée par le récit lui-même, mais encore par les choses qu’il entrevoyait au dehors du récit. Ce qui restait pour Franz mystérieux et inexplicable, Hans Dorn le comprenait ; bien qu’il eût, lui aussi, une imagination allemande, cette longue série d’événements fantastiques n’avait pour lui rien que de naturel.
Il avait une formule infaillible pour résoudre tous ces problèmes.
— Il avait promis de le sauver !… se disait-il avec une sorte de foi superstitieuse.
Franz l’observait à la dérobée, et triomphait en constatant l’effet produit.