Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/501

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hold sur une petite terrasse communiquant avec l’appartement de ce dernier.

Ils poursuivaient une conversation commencée.

— Je savais bien que nous nous entendrions à merveille, disait le chevalier ; — d’abord vous avez trop d’esprit pour n’être pas entièrement de mon avis sur ce petit sot d’Abel, et sur ce malheureux docteur, qui me représente toujours un traître de mélodrame. Évidemment, il faut les éliminer tous les deux… En second lieu, vous êtes trop habile pour ne pas sentir l’extrême importance de cette démarche auprès du Madgyar Yanos… Mais il ne suffit pas de reconnaître tout cela, et le temps nous presse furieusement.

— Je ne demande pas mieux que d’agir, répliqua Rodach.

— À la bonne heure !… Voyez-vous, il est pour moi manifeste que le seigneur Yanos et meinherr Van-Praët se sont entendus pour nous attaquer en même temps… Ils ont fixé tous les deux au 10 de ce mois leur dernier délai… Eh bien ! parons le coup qui me regarde, et laissons cet étourneau d’Abel se débrouiller comme il pourra !

— Cela me va.

— Il ne pourra rien contre les poursuites de son gros Hollandais, et nous ne l’en trouverons que plus facile à écraser…

— C’est clair comme le jour.

— Mais il ne faut pas nous endormir, savez-vous ! nous n’avons que tout juste le temps, et, pour bien faire, baron, il faudrait que vous fussiez à Londres… attendez donc !

Il compta sur ses doigts, puis il reprit :

— Jeudi prochain, 8 février, avant midi.

— C’est au mieux, dit Rodach.

— Voyons, réfléchissez bien… N’avez-vous nul empêchement ?

— J’arrive d’Allemagne, et je n’ai encore vu personne.

— Alors, vous pouvez me donner une certitude ?…

— Je puis prendre l’engagement très-sérieux, interrompit M. Rodach, — de me trouver à Londres jeudi prochain, 8 février, avant l’heure de midi…