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CHAPITRE II.

LARIFLA.

M. de Reinhold et son premier ministre Johann étaient désormais parfaitement d’accord sur le fait principal : restaient les difficultés d’exécution.

Ils se promenaient côte à côte maintenant sur le trottoir, causant à voix basse en discutant le fort et le faible de l’entreprise.

— C’est difficile, disait Johann en attirant le chevalier vers son cabaret ; — au Temple, on trouve encore pas mal d’honnêtes garçons qui n’ont pas de préjugés… Pour une bonne petite affaire où il ne s’agirait que de police correctionnelle, je connais vingt sujets, tous très-capables… il n’y aurait que l’embarras du choix… mais pour une grande affaire, ce n’est pas le quartier… ils ne tiennent pas cet article-là… et vous sentez bien, Bausse, qu’on ne peut pas s’avancer ici à la légère.

— Je le crois bien ! répliquait Reinhold ; mais cherchons.

— Cherchons ! cherchons !… Quand il n’y a pas, il n’y a pas… et puis vous avez cette coquine de condition de savoir l’allemand qui rend la chose encore plus malaisée.

— Vous sentez bien que c’est indispensable…

— Je ne dis pas non.