Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/829

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II.

LA CLOCHE.

Le baron était arrivé au Temple vers neuf heures et demie, à la suite de la chasse infructueuse qu’il avait faite au petit vieillard du passage d’Anjou.

En traversant la cour, commune à la famille Regnault et au marchand d’habits Hans Dorn, M. de Rodach entrevit un groupe de trois hommes à mines néfastes, qui semblaient garder la porte des Regnault.

En dedans de l’escalier, Geignolet, à cheval sur la rampe, regardait le groupe avec son sourire idiot.

Le baron ne songeait guère, il faut le dire, à la pauvre femme rencontrée, la veille, dans l’antichambre de Geldberg. Il ne savait point d’aileurs où demeurait madame Regnault.

Son regard glissa sur les trois hommes qui avaient le mot recors écrit en grosses lettres sur le visage. Il monta l’escalier de Hans, tandis que Geignolet improvisait un couplet nouveau pour célébrer l’arrivée des hommes noirs qui venaient chercher sa grand’mère, et la disparition de son frère Jean que l’on n’avait point revu depuis la veille au soir.

Il disait en finissant :

Après le carreau je m’échapperai
Pour aller jusqu’à la Morgue,
Voir s’il est avec les noyés :
La bonne aventure ô gué !…