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CHAPITRE III.

LA CHAISE DE POSTE.

Vers minuit, l’idiot redescendit l’escalier de Hans Dorn. Il traversa la cour en rampant et rentra chez sa mère.

Ses mains étaient en sang et ses habits tout blancs de plâtre.

— Pas de jaunets ! grommelait-il d’un air découragé, pas de jaunets pour emplir ma bouteille !

Il se coucha. Avant de se coucher, il mit sous la paille qui lui servait d’oreiller un paquet de petite dimension, enveloppé dans un mouchoir que Hans Dorn aurait pu reconnaître pour son bien.

Le contenu de ce paquet était anguleux et résistait au toucher, on devinait des papiers sous la toile.

Geignolet balbutiait, en cédant au sommeil qui le gagnait :

— Les petits clous !… C’étaient les petits clous dorés que je prenais pour des jaunets !…

Le lendemain, tandis que Gertraud faisait la malle de son père, Victoire achevait, de son côté, les préparatifs de voyage. On avait mis à Geignolet une veste neuve, et il ne se sentait pas de joie.

Sous cette veste boutonnée, apparaissait une grosseur, formée par le paquet de la veille.

— Qu’as-tu donc là, Joseph ? lui demanda sa mère.