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Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 3-4.djvu/263

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maniaque !… Morbleu ! ajouta-t-il en montrant du doigt au hasard la Tête-du-Nègre, si ce rocher venait à nous tomber sur le corps, vous seriez capable d’en accuser mes ennemis imaginaires !…

Il allait parler encore, mais sa voix se glaça dans son gosier ; ses yeux s’ouvrirent, démesurément agrandis ; une pâleur livide se répandit sur sa joue.

Au moment précis où il prononçait ces mots : « Si ce rocher nous tombait sur le corps, » la Tête-du-Nègre se prit à osciller visiblement sur sa base.

On eût dit qu’une main mystérieuse et puissante la poussait en avant.

Franz restait saisi, incapable de prononcer un mot ou de faire un mouvement.

Hans et Gertraud, qui ne voyaient rien, ne savaient point expliquer son trouble subit.

La Tête-du-Nègre était située de telle sorte, que sa chute ne pouvait manquer d’écraser, non-seulement nos trois interlocuteurs, mais encore la cabane.

Un quart de seconde se passa ; une secousse plus sensible vint ébranler la roche suspendue ; Franz ouvrit la bouche sans pouvoir produire aucun son, et leva le doigt en l’air.

Les regards de Hans et de sa fille suivirent en même temps la direction indiquée.

Un double cri d’agonie s’étouffa dans leur gorge.

La Tête-du-Nègre, arrachée de sa base, bondissait vers eux avec fracas, le long du flanc de la montagne.