Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 3-4.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VIII.

FANTASMAGORIES.

Mais le mouvement de l’ermite fut si rapide, que le chevalier ne vit ni pierreries ni pourpoint de soie.

Au lieu d’un poignard, cependant, ce fut une liasse de papiers que l’ermite exhiba.

— L’idiot Geignolet ne vole pas seulement à Paris, murmura-t-il, et son clou peut ouvrir plus d’une serrure… Pauvre fou que vous êtes ! Vous m’avez laissé tout ce qui peut vous perdre, et vous m’avez enlevé tout ce qui peut vous servir ! Il ne manque rien ici sauf les traites exigibles sur la maison de Geldberg.

Reinhold voulut prononcer les noms de Van-Praët et du Madgyar, mais la terreur lui coupait la parole. Rien n’était donc au-dessus du pouvoir de cet homme ! Sa frayeur était si visible, que la curiosité du cercle qui l’entourait arrivait à son comble. La foule se rapprochait tant qu’elle pouvait. Dans le reste de la salle, on dansait gaiement aux accords accompagnés de Tolbecque et de son orchestre.

Le groupe des Geldberg était maintenant à quelques pas de la porte, et le Madgyar, resté étranger à tout ce qui venait de se passer, atteignait déjà le seuil. Au moment où il allait sortir, l’ermite lâcha brusquement