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CHAPITRE XII.

L’INVITATION.

En entrant, Sara regarda le luxe qui l’entourait avec un étonnement impossible à réprimer. Elle n’était jamais venue chez Franz, mais elle le savait pauvre. Tout à l’heure encore, elle croyait entrer dans quelque indigent cabinet d’étudiant, avec un lit maigre, un secrétaire boiteux, un fauteuil pelé, une carafe et des pipes.

Elle avait même compté sur cela pour l’effet de son entrée ; elle avait espéré fasciner, étonner, éblouir.

Elle était trop habile, néanmoins, pour laisser paraître au dehors sa surprise désappointée ; quand elle releva son voile, un intérêt tendre et empressé se lisait dans ses yeux.

Franz la conduisit jusqu’au divan, où il s’assit auprès d’elle.

— Vous ne m’attendiez pas ? dit-elle.

— J’avoue… commença Franz…

— Vous êtes étonné de me voir ?

— Je suis surtout heureux…

Sara passa le revers de sa main sur son front.

— Vingt-quatre heures sans un mot de vous ! murmura-t-elle, quand je savais que votre vie était en danger !… Ah ! vous n’avez pas songé à mon inquiétude, Franz.