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VII

DU SOIN QUE M. DE VENDÔME MIT À CHOISIR SON INTENDANT.


César de Vendôme, resté seul, essaya de lancer quelque chose à la tête de ce coquin de Mitraille qui desservait la table. Il ne put. Il était littéralement terrassé par la souffrance.

Ce coquin de Mitraille était un jeune bachelier du Vendômois que ses parents avaient placé, à l’aide de protections puissantes, auprès de M. le duc. Ils étaient désormais tranquilles sur lui. Sa bonne éducation se trouvait assurée.

Depuis un an que le jeune Mitraille était à l’école, il avait appris à boire, à jouer, à jurer, à mentir et même à faire pis. C’était un joli garçon, donnant de bonnes espérances, et ses parents pouvaient dormir sur leurs deux oreilles.

M. le duc se tenait les flancs à deux mains et geignait démesurément. N’ayant pu rien jeter à la tête de ce coquin de Mitraille, il lui dit :

« Je te mettrai au cachot, sois sûr de cela. Tu t’es détourné pour rire. Ventre-saint-gris, me croit-on aveugle ? Fais chauffer des serviettes ! dix serviettes ! cent serviettes ! Sur ma foi, Guezevern n’est pas encore revenu ! J’ai des envies de le faire pendre ! Va-t’en, toi, misérable imbécile ; je donnerais trois douzaines de tes pareils pour Guezevern, le stupide Bas-Breton qu’il est. C’est à boire de leur cidre, là-bas, que j’ai gagné mon martyre. Les médecins sont des vilains. Miséricorde ! miséricorde ! Je promets trente cierges à saint Guinou de Landerneau ! À l’aide ! »

Sa tête baignée de sueur froide heurta contre la table et rendit le bruit d’un maître coup de poing. Il se tordait.

« Si je décroche un pistolet, grinça-t-il entre ses dents serrées par une convulsion, je te brûle la cervelle, coquin de Mitraille ! va-t’-en ! »

Et dès que le jeune valet eut passé le seuil :

« Mitraille ! coquin de Mitraille ! à moi ! Traître ! me laisseras-tu mourir sans secours ! »

Mais il y avait brelan sous le vestibule, et le coquin de Mitraille fit en sorte de ne point entendre.

M. le duc resta longtemps ainsi, la tête contre la ta-