Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/129

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rope. Kircher venait de l’inventer, et en ce temps les découvertes ne se propageaient point, comme aujourd’hui, à toute vapeur.

C’était, dans toute la force du terme, une représentation digne d’être offerte à la curiosité d’une cour, quoique certes, dans cette cour, vous n’eussiez pas trouvé beaucoup de gens assez avancés pour comprendre l’explication du mécanisme admirablement simple qui produisait tant de miracles.

Nous devons ajouter que, même après cette illustre exhibition, l’appareil inventé par le savant de Geissen eut pendant longtemps mauvaise odeur de sorcellerie. Le nom qu’on lui avait donné n’était point propre, en ce temps, à rassurer l’ignorance enfantine de la foule. Il fallut nombre d’années pour que Paris eût enfin sa lanterne magique, officiellement installée dans le vieux cloître des Feuillants. Et Dieu sait que le succès énorme obtenu alors par le physicien anglais Peter Davis était dû à l’épouvante des enfants grands et petits, autant qu’à la curiosité satisfaite.

À toutes époques, Paris aima passionnément à trembler.

Le More, cependant, ne chômait point à la besogne. Il montra successivement madame la lune, mesdemoiselles les étoiles, le diable battant sa femme et ce qui s’ensuit. Le coquin de Mitraille commençait à s’amuser franchement, quoiqu’il regrettât deux choses : sa petite fille Mélise et une tasse de temps en temps. Chaque fois que le More criait : « Allez la musique ! » Mi-