Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/131

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allons fouiller tout au fond de la pièce curieuse, en retirer un théâtre et vous jouer notre comédie : la Chasse d’Arlequin roi.

— Tiens, tiens, fit le baron étonné, mon drôle, tu as donc changé le titre de la farce. Hier, il n’y avait point de chasse là-dedans.

— Vous avez notre agrément, repartit cependant Louis XIV, qui ajouta en se tournant vers Beaufort :

— Nous récompenserons ce baron de Gondrin pour nous avoir procuré un pareil plaisir.

— Voici donc, reprit brusquement le Bergamasque, le grand roi Arlequin tantième du nom, qui est bien jaloux de sa reine et qui réfléchit aux moyens de la faire enfermer pour le reste de ses jours, avec son amant, dans une chambre toute pleine de verre cassé, de scorpions, de vipères et d’araignées. Un peu de musique !

Le roi Arlequin fit son entrée couronne en tête, et fut salué d’un large éclat de rire, parce qu’il croquait des noisettes tout en ruminant de si noirs projets.

M. le cardinal disait en ce moment à la comtesse de Pardaillan :

— Il y aurait peut-être un moyen. Les finances de madame la reine sont si cruellement dérangées… et, selon le bruit public, vous êtes si riche, vous, madame la comtesse !