Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/15

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vait pas peu contribué à la renommée du célèbre praticien. Les hommes de science l’avaient discutée, les gens de cour s’en étaient amusés comme d’un fait purement original et curieux, portant surtout leur intérêt sur madame Éliane qui, un moment, était passée à l’état d’épouse illustre.

Puis les épilogueurs étaient venus. Le fait de la folie n’avait jamais été contesté, mais on en avait recherché curieusement les causes. Était-ce donc le choc d’un grand bonheur inespéré qui avait produit cet accident terrible ?

Était-ce le remords ? car, en ce temps-là, certains crimes étaient aisément soupçonnés, et l’on ne peut dire que les soupçons eussent toujours tort.

Bien des existences s’étaient éteintes pour faire de Pol de Guezevern, cadet de Bretagne et simple intendant, un des plus riches gentilshommes qui fussent en France.

Maître Mathieu Barnabi était là-dedans, l’ancien drogueur de la reine-mère, et tout ce qui touchait à ces Médicis avait méchante odeur, dès qu’il s’agissait de maléfices et de poisons.

Quoi qu’il en soit, trois requêtes furent présentées au Parlement de Paris, au nom de M. le baron de Gondrin-Montespan, héritier du feu comte, sur la même ligne que maître Pol. La première de ces requêtes tendait à la rescision des actes entre-vifs, passés entre Guezevern et le défunt.

La seconde était afin d’informer touchant les rumeurs qui couraient sur la fin prématurée des autres héritiers.

La troisième sollicitait une enquête sur l’état du