Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/285

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le prix de la comédie de Rivière-le-Duc. Très bien, et comment est-il en votre pouvoir ?

— Il y est, dit seulement Saint-Venant.

— C’est juste. Après ?

— Avec cela, madame la comtesse de Pardaillan pouvait nous fermer à toute éternité les portes de sa maison.

— C’est juste, répéta Gondrin ; vous avez essayé de le lui vendre ; elle n’a pas voulu racheter !…

— Je proteste… commença Renaud.

— Moi aussi, l’interrompit Gondrin ; je proteste que vous êtes un très habile maraud, mon compère. Combien demandez-vous de cet ordre ?

— Il me semble qu’en triplant notre marché ?…

— Je double, c’est assez !

Renaud lui montra du doigt l’écritoire.

— Nous n’avons pas le loisir de marchander, dit-il. Écrivez, signez, et que ce soit chose faite.

Sans hésiter aucunement, M. de Gondrin écrivit et signa. Saint-Venant serra la cédule, remit son pistolet sous les revers de son pourpoint qu’il agrafa et dit :

— Monsieur le comte de Pardaillan, achevons notre œuvre.

Ayant mis ce titre et ce nom comme un double rempart entre lui et la colère possible de Gondrin, il reprit sa route en marchant le premier.

La route n’était pas longue désormais. En sortant de la chambre de Saint-Venant, ils s’engagèrent dans le corridor intérieur où naguère attendait et veillait ce coquin de Mitraille. La porte de l’oratoire donnait sur ce corridor. Le lieute-