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XII

le lever de madame la princesse


Un peu avant le jour, les chiens du château de Conflans hurlèrent. Il était écrit que cette nuit serait toute d’agitation pour la maison du vénéré prélat. Vers quatre heures du matin, deux hommes — un grand et un petit, — escaladèrent les murailles du parc et pénétrèrent dans les bosquets. Ces hommes portaient des costumes d’ouvriers. Tous deux étaient abondamment armés sous leurs blouses. L’aube, en se levant, les trouva dans cette clairière où la nuit avait surpris, la veille, les convives de Monseigneur de Paris : le salon de verdure. Tous deux rampaient sur le gazon, cherchant avec leurs mains dans l’ombre.

— Nous ne trouverons pas, dit le grand qui se releva tout à coup.

— Pourquoi cela ? demanda le petit.

— Parce qu’un autre nous a prévenus.

— Qui te fait penser.

— Oriente-toi, maintenant que la nuit devient moins noire, reprit William. Je suis précisément à la place que tu occupais au moment où finissait mon histoire, et j’ai sous moi l’endroit où le missel est tombé…

— A dû tomber.

— Est tombé, répéta le grand.

Il montrait du doigt le gazon à ses pieds. Le petit s’approcha, se mit à genoux et se pencha vers l’endroit